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Crise viticole Nouvelles actions violentes de viticulteurs en Languedoc-Rousillon

Des viticulteurs du Languedoc-Roussillon ont mené de nouvelles actions violentes en perpétrant dans la nuit de jeudi à vendredi des attentats à l'explosif, signés par le Comité régional d'action viticole (CRAV), contre des bâtiments de la direction de l'agriculture.

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Les auteurs ont lancé des bâtons de dynamite agricoles devant la direction  régionale de l'agriculture et de la forêt (DRAF) de Montpellier (Hérault) et  son antenne de Carcassonne (Aude), causant des dégâts matériels. Une voiture  de service a également été incendiée sur le parking en face de la direction  départementale de Nîmes (Gard).

Le ministre de l'Agriculture Dominique Bussereau, qui s'est rendu sur place  dans l'après-midi, a "condamné avec vigueur" ces actions menées par "quelques  individus isolés" qui "nuisent gravement à l'image et au sérieux des efforts  de toute une profession".

"Le gouvernement mettra tout en oeuvre pour retrouver au plus vite les  auteurs de ces méfaits", a-t-il promis aux agents, lors de son déplacement à  Montpellier.

"Ce n'est pas parce qu'il y a une minorité d'abrutis qu'on ne doit pas  travailler avec les gens qui défendent leur profession", a-t-il ajouté.

"Rien ne peut justifier la violence", a estimé de son coté la FNSEA, le  plus important des syndicats agricoles. "Quelles que soient les difficultés,  la FNSEA ne cautionne pas ces agissements qui ne résolvent en rien les  problèmes du monde viticole", écrit la FNSEA dans un communiqué.

Les actions ont été revendiquées par le CRAV, un groupe viticole dont les  actions ont toujours été officiellement condamnées par les représentants des  viticulteurs. Le sigle était inscrit sur les murs des bâtiments visés par les  attentats.

Samedi dernier, ce même groupe avait revendiqué des actes de vandalisme  commis devant plusieurs supermarchés de la région pour dénoncer la politique  de la grande distribution. Début mars, il avait également perpétré des  attentats à l'explosif contre des négociants de la région.

A Montpellier, l'explosion a soufflé la porte d'entrée du bâtiment,  détruisant toutes les baies vitrées et provoquant un effondrement du faux  plafond dans le hall d'accueil. A Carcassonne, la dynamite a apparemment été  jetée par la fenêtre d'un bureau dont elle a endommagé le mobilier.

"Ce sont des dégâts relativement importants qui ont choqué les membres du  personnel même si personne n'était heureusement présent à cette heure", a  commenté Christian Dufour, directeur-adjoint de la DRAF. Il a déploré "ces  actes terroristes qui mettent à mal les efforts de toute la profession".

Ces actions interviennent dans un contexte de crise de la viticulture du  Languedoc-Roussillon. Les vignerons, qui protestent contre l'insuffisance du  plan d'aide gouvernemental, ont déjà réuni près de 7.000 manifestants à  Montpellier le 9 mars, un rassemblement qui avait été émaillé d'incidents.

Un autre rassemblement est prévu le 20 avril à Narbonne (Aude) alors que  les représentants syndicaux ont entamé des négociations avec le ministère de  l'Agriculture.

Le vice-président de la fédération des vignerons coopérateurs de l'Hérault,  Denis Moreno, a également critiqué les attentats, assurant "regretter ce genre  d'action qui ne sert pas la cause viticole". "La meilleure réaction, si nous  n'obtenons pas de réponse positive du gouvernement, c'est de remettre les  viticulteurs dans la rue", a-t-il affirmé.

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